L’été est définitivement la meilleure saison pour naviguer: une météo clémentes, de longues journées, une température de l’air et de l’eau agréable… Sauf en 2023 quand on habite en Bretagne !
Pas de chance pour moi qui espérait engranger les milles, la météo du mois de juillet en a décidé autrement. Les coups de vent à répétition n’étaient en effet pas propices à une prise en main sereine de Léon, limitant mes sorties. J’ai malgré tout réussi à en profiter au mieux pour effectuer mes premières navigations en duo. Et j’étais bien content de ne pas être tout seul ! En effet, mon bateau n’a beau faire que 6m50 de long, il a tout d’un grand et demande une grande concentration dans les manœuvres. Passé le stress des « premières », le plaisir ne met pas longtemps à faire son apparition. J’ai beau être en mode « tranquille », le bateau ne demande qu’à accélérer et c’est un véritable bonheur d’être à la barre. Aujourd’hui le facteur limitant est clairement le bonhomme mais je compte bien remédier à cette situation ! Je sens que je progresse à chaque sortie, et malgré quelques bêtises (plus de peur que de mal à chaque fois, heureusement) les premiers bilans sont plutôt positifs. J’ai donc pu avancer avec deux autres objectifs que je m’étais fixé pour cette année : faire ma première navigation en solitaire et faire ma première nuit en mer en solitaire.
Le premier objectif a été atteint lors de la banque d’image que nous avons réalisé mi-août. Je ne me sentais pas forcément prêt pour ça mais pas le choix que d’être tout seul à bord lorsqu’on veut réaliser une vidéo pour une course en solitaire ! En y repensant, c’était l’occasion parfaite pour se lancer dans le grand bain puisque je n’étais pas complètement seul avec le zodiac du caméraman juste à côté. Les premières manœuvres on été assez lente et pas des plus jolies mais dans l’ensemble tout s’est bien passé. J’ai tout de même pu réaliser à quel point cela pouvait être épuisant de tout enchainer tout seul en faisant attention à ne rien oublier. Avec l’entrainement et l’expérience cela ira sans doute mieux mais il ne va quand même pas falloir négliger la préparation sportive. Je garde un super souvenir de cette journée. Si vous n’avez pas encore vu le résultat qu’en a tiré Thomas Galliache, je vous conseille d’aller le regarder !
Fin Août, j’ai du laisser le mini de côté temporairement pour me concentrer sur le dernier objectif de ma saison en J80 : le championnat du monde en Espagne du 17 au 23 septembre. Les dernières semaines ont donc été consacrées aux entraînements avec mon équipage pour se remettre dans le bain et à la préparation du bateau. Ce fut une très belle régate, avec un gros niveau, et même si le résultat n’a pas été à la hauteur de nos espérances nous avons appris énormément de chose et passé une très bonne semaine.
Et c’est finalement en revenant de cette régate que j’ai pu atteindre mon dernier objectif de l’été en allant passer 20h en mer seul sur Léon. C’est assez difficile d’exprimer ce que l’on ressent lorsque l’on se retrouve seul, de nuit, sur un bateau de course de 6m50. Un mélange subtil de concentration, d’appréhension et de pur bonheur en sentant le bateau foncer dans la nuit noire. Ce fut à nouveau une navigation pleine d’apprentissage, avec des conditions de vent variées, des changements de voiles à faire au milieu de la nuit, et des croisements avec d’autres bateaux à gérer. Moi qui avais peur de m’endormir, j’ai réalisé que le plus difficile était en réalité d’accepter de laisser Léon se débrouiller seul le temps de se reposer un peu ! C’est finalement la fatigue qui m’a aidé à fermer les yeux le temps de quelques siestes de 20 minutes (pas question de lâcher la veille plus longtemps).
Petit à petit je sens les automatismes rentrer. Les manœuvres sont plus rapide, les choix plus efficaces et mieux anticipés. Pour progresser, il n’y a pas de secret, il faut naviguer ! J’aurai aimé profiter du bel été indien que nous avons eu pour continuer à engranger les milles mais l’état de la coque du bateau va me forcer à changer les plans. Après une dernière sortie plaisir au coucher du soleil entre Lorient et Groix, il est temps de se retrousser les manches et d’attaquer le chantier d’hiver !